Réflecteur ?

 

L’été aidant, je publie cette semaine, dans la galerie de ce site et dans la section des ébauches, plusieurs pièces auxquelles j’ai travaillé ces quinze derniers jours :

- 1 x 10, acrylique sur médium.

- Boum !, acrylique sur papier kraft.

- Dans la pièce d’à côté, première pièce d’une série d’acryliques sur médium conçue autour du motif du lavabo. Je parle à dessein de lavabo et non d’évier. Comme chacun le sait, c’est à propos de la cuisine et non de la salle de bains ou du cabinet de toilettes que l’on parle d’évier. Or, si l’un et l’autre recouvrent des usages assez proches — se désaltérer ou se laver les mains, par exemple —, le lavabo exerce une fonction cosmétique et sanitaire dont certains aspects esthétiques et sémiotiques me captivent depuis de nombreuses années.

Le lavabo se trouve en effet habituellement dans une pièce dédiée non seulement à l’apparence — le miroir face auquel on se maquille ou on se coiffe —, au soin apporté à la parure et à la toilette, sens premier du mot cosmétique, mais conçue également, à travers un appareillage spécifique dont le miroir est l’élément le plus saillant, pour disposer le corps et la psyché à certains effets de « réflexion » : quelle image de moi-même renverrai-je aujourd’hui ?

Ce qui suscite mon intérêt dans cette série d’acryliques à laquelle je travaille, c’est une mise en abyme de la question de la représentation du corps dans un lieu dessiné et pensé en vue d’un certain usage de celui-ci — la parure, le soin, la toilette —, lieu qui, ressaisi sous cet angle cosmétique, apparaît ainsi comme un réflecteur du corps et du psychisme.

Sur un plan esthétique, il s’agirait ainsi de se demander comment représenter un corps dont l’idée sensible — dans le miroir, c’est une partie de moi que je recoiffe — est toujours à la fois une certaine représentation de soi explorée spéculairement, examinée, évaluée, en recherche d’unité ? Comment représenter un corps ou un visage en suggérant ceux-ci plutôt qu’en en proposant une image intégrée, unifiée ?

Travail techniquement difficile, donc très coûteux en termes de temps. L’été suffira-t-il ? Cette esquisse à l’iPad, plus économe, en est une première ébauche.